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Flag! accuse un général de «pression» dans une affaire de discrimination

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Le général Laurent Tavel, commandant la région de gendarmerie de Midi-Pyrénées, est dans la ligne de mire de Flag!, l’association des policiers et des gendarmes LGBT. Dans un communiqué indigné et rageur publié sur son site, celle-ci dénonce une «pression» et «une tentative d’intimidation» de la part de cet officier supérieur.

«ON L’A PEU À PEU PLACARDISÉ»
Pour comprendre l’histoire racontée par le communiqué de Flag!, il faut remonter à l’année dernière. Au mois de mai 2011, l’association reçoit l’appel à l’aide d’un adjudant de gendarmerie qui se dit discriminé dans sa brigade en raison de son homosexualité. «Il nous a fait part de dissensions entre lui et deux de ses collègues, raconte Mickaël Bucheron, président de l’association. Ça a commencé par des remarques puis on l’a peu à peu placardisé en le tenant à l’écart des enquêtes. C’est le schéma classique dans ce genre d’affaires». La victime, qui s’est déjà ouvert à sa hiérarchie et a même écrit au président Nicolas Sarkozy en sa qualité de chef des armées, n’arrive pas à faire avancer son dossier.

Flag! décide de prendre contact avec le commandement de gendarmerie de Midi-Pyrénées dont dépend l’adjudant. La réponse qui lui parvient n’est pas du tout du goût de l’association. «Tout d’abord, pour m’assurer de la légitimité de votre démarche, je souhaite disposer des justificatifs relatifs à la qualité d’adhérent à votre association de l’adjudant, ainsi que sa demande pour le représenter dans ce dossier», écrit le général dans un courrier dont Yagg a pu se procurer une copie (téléchargez Courrier general TAVEL a Flag.pdf).

«ATTEINTE AUX DROITS INDIVIDUELS ET ASSOCIATIFS»
Pour Flag!, c’est la douche froide. «Nous étions stupéfaits», se souvient Mickaël Bucheron. Selon lui, l’exigence du général contrevient au droit d’association. «Nous ne sommes pas un syndicat, interdit dans la gendarmerie, mais une association type loi 1901. Un gendarme peut y adhérer librement», rappelle-t-il. Pour Flag!, la réponse du général est clairement «une atteinte aux droits individuels et associatifs». Mickaël Bucheron y voit une manière de dissuader les policiers et gendarmes LGBT de rejoindre l’association: «Il y beaucoup de policiers et de gendarmes qui ne nous rejoignent pas justement par peur d’être fichés».

Dans son courrier, le général prévient aussi l’association qu’il a adressé une copie de sa réponse au procureur de la République de Toulouse au motif que la demande de Flag! «met en cause nommément, deux officiers». Flag! dénonce une «tentative d’intimidation». «C’est une manière de nous menacer de poursuites pour dénonciation calomnieuse», s’indigne Mickaël Bucheron.

«ON NE COMMUNIQUE PLUS RIEN»
Aujourd’hui, après avoir réfuté toute irrégularité au magazine Têtu, le commandement de Midi-Pyrénées a fait le choix de ne plus s’exprimer sur le sujet. Notre demande d’interview s’est heurtée à un mur: «Il n’y a tellement rien à dire sur ce communiqué qu’on ne communique plus rien», répond, pince sans rire, le responsable des ressources humaines.

Du côté de Flag!, on ne s’en laisse pas conter. L’association réclame maintenant des explications des autorités. Entre-temps, l’adjudant a fini par raccrocher son uniforme de gendarme, après vingt ans de service. Sa plainte, elle, suit son cours. Mais sans lui et sans Flag!.

Photo Babizoom


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